DESCRIPTION
Un visage de femme portant une cagoule enlatexrose tire la langue. Les yeux sont égalementvisible par des trous réalisés dans la cagoule : ils sont maquillée et regardent vers le haut. Une minuscule tasse de café se trouve au bout de la langue.
Photo : David LaChapelle

ANALYSE
La cagoule en latex est un accessoire incontournable de la panoplie sado-maso (version cliché) La pose du visage qui tire la langue enregardant vers le haut est un classique dans la culture pornographique. Le sujet doit levé les yeux vers celui qui, tellement plus grand, l'éblouit (quitte à le mettre à genoux pour qu'il paraisse ce qu'il n'est pas : petit, bas, vil...)

LE PUBLISEXISME, C' EST PAS DE L' ART, MAIS DU COCHON.
PUBLISEXISTES, GARE A VOUS, ON VOUS RENDRA LES COUPS

Liberté sexuelle ou corps marchandisés ? Des images ont été réalisées par un photographe à la mode pour figurer dans un calendrier sponsorisé par une marque de café italien. Deux de ces photos sont reprises dans une campagne publicitaire pour la même marque de produit. Dans l'une, une mannequin, debout, entièrement nue est recouverte de différents autocollants sur lesquels est inscrit le nom de la marque. Telle une femme-sandwich, elle n'est qu'un support dont l'utilité première est de racoler le-la passant-e. L'affiche laisse entendre sans ambiguïté que c'est bien la personne qui est à vendre. Son corps étiqueté appartient à la marque de café. Dans la seconde image, une mannequin (la même ?) est étendue sur le sol, bouche entrouverte, regard vide et inexpressif, ressemblant à s'y méprendre à une poupée gonflable. Des mini-camions remorques estampillés du nom du fabricant de boisson chaude déversent du café, du sucre, sur son corps. La femme est ici utilisée comme un terrain de jeux pour les fantasmes masculins. La présence du balai, au fond, ajoute une pointe de cynisme : derrière la femme objet sexuel se cache toujours la ménagère, autre rôle dans lequel les femmes sont cantonnées. Ces deux affiches font partie des 1 500 publicités que nous subissons chaque jour et qui enferment les hommes et les femmes dans des normes et des rôles imposés : les premiers sont représentés le plus souvent comme actifs et dominants et les secondes comme passives et dominées. Le matraquage que subissent les femmes pour atteindre un idéal de beauté (minceur, formes, soumission) façonné par les hommes est ici encore à l'œuvre, de manière caricaturale et provocatrice, en plus. La prétendue liberté d'expression des "créateurs" publicitaires est une imposture : leur production a beau être d'apparence léchée voire esthétique, elle n'est jamais qu'une manipulation mentale : elle n'a pas d'autre but que celui de marquer les esprits pour faire vendre. Quant à la nudité utilisée à tout bout de champ et hors de propos (quel rapport avec une voiture ou une boisson ?), elle n'est pas une apologie de l'épanouissement de tout un chacun. Au contraire, c'est parce qu'il est interdit et tabou, que le corps nu est exploité : il joue sur la fibre voyeuriste de celui (mâle en général) qui reçoit l'image. Plus grave, morcelés ou réduits à l'état d'objet, les corps nus féminins mis en scène par la publicité entretiennent l'idée qu'ils sont des produits à prendre et consommer. En banalisant le viol et la prostitution, ils renforcent ainsi l'oppression des femmes. Pour ces raisons, nous demandons que ces images soient retirées du Salon Paris-Photo, ainsi que soit suspendue la campagne publicitaire en question (y compris les autres images qui en font partie et qui ne sont pas moins sexistes). NI A PRENDRE, NI A VENDRE, LES FEMMES NE SONT PAS DES OBJETS !

Collectif Contre le Publisexisme contrelepublisexisme@samizdat.net